Le 24 avril 2017 Laurent Garde, écologue du CERPAM donnait une journée de formation, aux éleveurs équins aux écuries d’Aurabelle sur la gestion des parcours par les chevaux en complément de la journée sur la gestion des prairies. En voici résumé quelques idées phares.
Fondamentaux du parcours :
Tout d’abord, pour une consommation la plus complète possible du plateau herbacé pérenne, il est nécessaire de :
- Limiter la durée de pâturage. Cela qui permet d’éviter d’insister sur les végétation fragiles/sensibles, sur les reliefs non fixateurs du pâturage pour obtenir un prélèvement souhaitable sur l’herbe. Cette durée sera au grand maximum de 2 mois de pâturage.
Un parcours doit pouvoir récupérer du « stress » représenté par le pâturage. Pour cela, la durée de chaque utilisation ne doit pas être trop prolongée. Par exemple : en parc, 1-2 semaines en plein printemps, 2-3 semaines en fin de printemps, 3-6 semaines en pâturage voire 2 mois d’arrière-saison ou de contre-saison sur milieux adaptés.
- un passage par an au maximum dans un parc. Si la règle la plus générale est d’assurer ce pâturage complet une fois par an, il suffit dans les milieux peu productifs de ne le réaliser que 2 années sur 3 ou 1 année sur 2. Cela permet aussi de s’adapter aux aléas climatiques.
- Mettre les animaux en parcours avec un fort chargement instantané. Cela évite le phénomène de tri des animaux et maximise ainsi la valorisation du parcours.
→ Un chargement fort et un temps de présence court ont des effets positifs pour obtenir les repousses souhaitable sur l’herbe.
→ Il faut éviter un temps de pâturage long, même avec un chargement faible. En effet, le tri effectué par les animaux va avoir comme conséquences d’épuiser les espèces végétales les plus intéressantes.
Calculer son chargement :
Le chargement instantané se calcule de la façon suivante :
Chargement instantané = Nombre d’animaux/ ha à un instant t
Exemple : 50 chevaux dans un parc de 100 ha
→ Chargement instantané =50/100 = 0,5 chevaux/ ha
Chargement total = Nombre d’animaux/ ha pendant un temps déterminé = nombre de repas/ ha
Exemple : 50 chevaux dans un parce de 100 ha pendant 7 jours
→ Chargement total = (50*7)/100=3,5j.c.p/ha
Bien que l’on recherche un chargement instantané élevé, il ne doit pas pas dépassé de 1,5 chevaux/ha dans le cas des parcours.
Grille d’évaluation de la pression des pâturages:
L’appréciation du niveau de prélèvement global ou « rabattement » de la strate herbacée en cinq classes est le coeur de la méthode. Il est important de préciser que la grille d’évaluation des niveaux de pâturage est construite pour des niveaux de prélèvement de phytomasse herbacée croissants, sans jugement de valeur sur le « bon » ou « insuffisant » niveau de pâturage.
Configurer au mieux les parcs :
- Éviter d’associer des reliefs trop différents, il est important d’assurer la continuité de la visibilité entre animaux pour maximiser l’efficacité du pâturage.
- Avoir un parcours hétérogène est un avantage si cela est valable sur toute la surface du parc
La taille des parcs doit être adaptée à la saison, l’effectif, le type de ressources…
Comment habituer les chevaux au parcours:
- Pour stimuler l’appétit du cheval, on peut distribuer un aliment concentré dans le parc.
- Il est important que l’abreuvement soit suffisant.
- On peut également améliorer le parc avec des pierres à sel, cela créer un rôle attractif et permet d’envoyer le troupeau dans des zones difficiles au gardiennage.
Avant tout favoriser l’apprentissage :
- Les chevaux mis en parcours ont besoin « d’apprendre » comment consommer et circuler dans la broussaille
- Dans un troupeau « aguerri » aux broussailles, les adultes expérimentés transmettent leurs comportements aux jeunes
- Dans un troupeau habitué à l’herbe un apprentissage est nécessaire avant d’aller en parcours.
Enfin, les éleveurs ont eux aussi besoin d’apprendre ces méthodes.
Conseiller/conseillère
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Ingénieur agronome, Jérôme DAMIENS a intégré la Filière Cheval Sud en 2009. Il mène différents projets de développement de la filière équine et participe au réseau REFErences au travers de la réalisation de l'Observatoire Economique Régional et de l’acquisition de références technico-économiques équines. Pour ce faire, il utilise le logiciel DIAPASON. Il travaille sur l’essaimage des bonnes pratiques énergétiques, sur la valorisation du fumier ainsi que sur les coûts de production de la filière équine.Il a été formé au logiciel DIALECTE et à DIA’TERRE afin d’agir sur les enjeux énergétiques et de diagnostiquer des fermes et réaliser des plans d’actions dans le cadre du programme AGIR+.
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Depuis il développe ses compétences sur les sujets énergie, qualité de l’air, diagnostics carbone et adaptation au changement climatique à travers les nombreuses actions portées par l’IRA2E.